Mnesys Expo compatible IIIF
La version 26 du logiciel Mnesys Expo sera compatible avec le protocole IIIF dans sa dernière version (v3).
Dans le cadre des dernières Rencontres Culture Numérique qui se sont tenues les 27 et 28 mars 2017 au Louvre, j’ai eu la chance d’écouter Dominique Cardon, sociologue et professeur à Sciences Po / Medialab, qui est intervenu sur le sujet “Les promesses du numérique : où en sommes nous ?”.
Dominique Cardon identifie trois causes principales de déceptivité vis à vis du Web :

Pour comprendre dans quelle mesure les internautes sont soumis aux algorithmes des géants du Web, encore faut-il appréhender le fonctionnement de ces algorithmes. Dominique Cardon explique que les algorithmes ont 4 outils de calcul :
Les internautes ont souhaité se libérer des prescripteurs mais par cela ils ont fait confiance à des algorithmes qui les mettent en relation avec des contenus. Résultat : 95 % de l’audience va vers 0,03 % des contenus.
La cause en est simple : les méthodes de machine learning appliquées aux calculateurs de prédictivité des algorithmes analysent les usages et comportements des internautes, s’éduquent grâce à nos traces de comportement et les amplifient en proposant des contenus basés sur ces analyses. Jusqu’à mettre en exergue notre régularité des comportements et renforcer l’habitus de classe (Bourdieu).
Comment parer la spirale imposée par les algorithmes ? Dominique Cardon identifie trois solutions :
Dominique Cardon conseille de “fabriquer” des enfants curieux : ils fabriqueront des signaux de curiosité pour les algorithmes.
Les institutions culturelles sont nées d’initiatives venues d’en haut. Elles représentent la “culture institutionnalisée”, celle des savants (top-down). Les algorithmes mettent en lumière la “culture amateure” qui se nourrit de l’entrelacement divertissement/culture et d’une logique d’expression de soi (bottom-up).
L’intervention de Dominique Cardon m’a naturellement amené à réfléchir au rapport entre les algorithmes du Web et les institutions culturelles avec lesquelles Naoned collabore :
Les institutions culturelles ont par essence une position de prescripteurs. Une position à l’opposé des algorithmes qui se sont placés comme une force libératrice des prescripteurs. Les algorithmes calculent la société par le bas en analysant signaux et traces laissés par les internautes.
Tout semble donc les opposer. Cependant, comme le dit Olivier Ertzsheid, “le rôle des algorithmes est de nous dire comment on accède aux ressources, pas comment sont ces ressources”. Les institutions culturelles ont donc un rôle de médiation et d’accompagnement à l’interprétation des contenus culturels (en fonction de l’âge, du contexte,…).
Les institutions culturelles doivent donc sortir de leur zone de confort :
Le match contre les algorithmes est avant tout une question de vision des institutions culturelles sur leur politique des publics.